Éthique et IA dans l’IT : où tracer la ligne quand on automatise tout ?
Entre gain de temps et dérive invisible, l’Intelligence Artificielle (IA) s’infiltre dans tous les processus IT. Automatiser, prédire et assister… mais jusqu’où peut-on déléguer sans compromettre la qualité ou la responsabilité ? En tant qu’acteurs IT certifiés ISO27001 dans un secteur aussi exigeant que l’aéronautique, nous nous posons cette question au quotidien.
Un outil puissant… et aveugle
L’IA, sous ses différentes formes, s’intègre de plus en plus à nos outils métiers : analyse de logs, maintenance prédictive, génération de code, recommandations de sécurité… Il devient difficile de faire la part entre ce que nous avons conçu et ce que nous avons laissé l’IA décider à notre place.
Et c’est précisément là que nous devons faire preuve de discernement. Une IA exécute une logique, pas une intention. Elle n’a ni recul, ni responsabilité. Elle applique ce qu’on lui a appris, sans jamais remettre en question le contexte ou les enjeux humains.
Lorsque nous concevons des déploiements dans des environnements critiques (Intune, Power Platform , Infrastructure par exemple), nous gardons toujours à l’esprit que la technologie est un levier, pas une autorité. Elle doit renforcer notre maîtrise du système, pas la remplacer.
Déléguer à l’IA, oui. Mais pas sans conscience.
Automatiser des tâches répétitives ou complexes est une évidence. Mais lorsqu’un système IA suggère de restreindre un accès, désinstaller un logiciel ou déclencher une action de sécurité, c’est toujours à nous d’en assumer la décision finale.
Dans notre approche, nous intégrons systématiquement des garde-fous :
• Validation humaine sur des points critiques,
• Scénarios d’exception prévus en amont,
• Auditabilité claire de chaque décision automatisée.
Nous pensons que l’éthique n’est pas une contrainte, mais une exigence inhérente à notre métier.. Elle nous pousse à structurer des processus robustes, compréhensibles et responsables
En aéronautique comme ailleurs, l’automatisation n’exclut pas la vigilance. Bien au contraire : c’est en traçant une ligne claire entre ce que la machine peut faire et ce que l’humain doit décider que nous assurons la fiabilité et la pérennité de nos systèmes.